J’ai toujours entendu beaucoup de choses sur le fait de faire des enfants avec un écart d’âge plus ou moins grand, et plus spécialement sur ce que pourrait être un écart d’âge idéal…
Tout le monde y va de son avis, mais en règle générale la majorité s’entend sur LE créneau parfait: trois ans. « Trois ans d’écart c’est super comme ça au moment où le premier va à la maternelle, hop! on est dispo pour le deuxième ».
Alors je ne dis pas que je ne suis pas d’accord, mais juste dans mon esprit voilà ce qui se passe: trois ans dans les couches pour le premier et hop! à peine terminé pas de vacances, rebelotte pour encore trois ans d’abnégation (et d’amour bien sûr, mais beaucoup abnégation quand même)…
Ce qui fait, si mes calculs sont bons, six ans la tête dans le guidon.
Comme je n’en ai qu’un pour l’instant et que je ne sais pas ce que je ferai pour Edgar (je n’ai aucun problème avec l’idée de l’enfant unique, je sais, je devrais culpabiliser, mais bon, non), je vais vous parler du cas de ma famille, ou plus précisément de celui de notre fratrie.
Nous sommes trois filles. Ma soeur ainée a presque neuf ans de plus que moi, tandis que ma soeur cadette a quinze mois de moins (donc ma maman est tombée enceinte quand j’avais six mois, respect hein, moi j’aurais jamais pu).
Nous n’entrons donc pas du tout dans le schéma des écarts d’âge parfaits, mais laissez moi vous dire comment je l’ai vécu.
Petite, j’étais évidemment tout le temps avec ma petite soeur, on nous habillait pareil, sauf que ma soeur était une crevette blonde aux yeux bleus et moi plutôt un gambas brune aux yeux marrons, ce que je n’ai pas très très bien vécu, mais ma vie s’est nettement améliorée le jour où ma mère a enfin compris qu’il fallait qu’elle arrête de me mettre des robes à smocks roses, vu que, malgré tous ses efforts, je ne ressemblerai malheureusement jamais à une poupée. Mais bon, passons… Bref, on allait à l’école ensemble, faisions les goûters d’anniversaire ensemble, tout ensemble quoi…
Parallèlement à cette relation assez fusionnelle, et d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai pas de souvenirs avec ma soeur ainée, ce qui est logique vu que quand j’étais petite, elle était déjà adolescente, et avait donc des activités de son âge, comme sortir avec ses copines et avoir un mec qui avait une mobylette et des mitaines en cuir, ce qui était le summum de la coolitude à l’époque (la chance).
C’est un peu dommage que toute une partie de nos vies de soeurs soit passée à l’as, mais c’est normal et naturel, et j’ai par contre beaucoup de souvenirs avec ma petite soeur, que je considérais comme mon bébé, dont l’innocence me touchait, et que j’ai eu, au moment de l’adolescence, énormément de mal à voir grandir et devenir une femme, je voulais la garder pour moi et la protéger de tout, c’était comme avoir un enfant, mais sans avoir encore la maturité pour comprendre, relativiser et gérer mes émotions.
Lorsque cette période horrible nommée adolescence (la mienne a été assez infernale) s’est ENFIN terminée, les choses ont changé.
Presque du jour au lendemain.
Ma soeur ainée est réapparu dans ma vie, ou je suis réapparu dans la sienne, je ne saurais pas trop dire…
Je ne sais pas vraiment comment et quand, mais on s’est retrouvé à sortir ensemble, à avoir des amis en commun, à devenir proche, comme des amies. Comme si, petite, ces neuf ans d’écart avec elle en paraissaient vingt, puis qu’en devenant adulte, cet écart s’était presque totalement évaporé, ne laissant, de cette différence d’âge, que quelques indices physiques.
Ma soeur cadette nous a rapidement rejointes et nous avons vécu toute une période enchantée, malgré nos écarts d’âge trop grands ou trop petits, où chacune était la pièce unique d’un trio atypique.
Les années ont passé depuis, et la vie, les évènements et l’entourage font changer les choses, mais j’ai toujours trouvé notre schéma familial parfait.
Déjà parce que avoir une soeur de neuf ans de plus, ça m’a permis d’écouter l’album Violator de Dépêche Mode, True Blue de Madonna et L’aventurier d’Indochine au moment même où les enfants de mon âge se passionnaient pour les débuts de la Dance Music fin 80 / début 90…
Et ça les amis, ça peut sauver quelqu’un musicalement parlant. Ça peut sauver quelqu’un tout court, d’ailleurs.
Et dans le même registre, d’avoir une soeur d’un an de moins, c’est avoir partagé les écouteurs du même casque, avoir découvert ensemble les Spice Girls avec « Wannabe » pendant des vacances en corse (et donc avoir crié ensemble au génie). C’est tout bénef’, quoi!
Je vous raconte tout ça pour vous expliquer que peu importe les écarts d’âge entre vos enfants ou futurs enfants, ce ne sera jamais un handicap à leur amour ou leur entente.
Le plus éloignés se rapprocheront avec le temps, les plus fusionnels apprendront l’indépendance avec la vie.
Il n’y a pas de schéma type ou parfait.
Il y a des frères, des soeurs, des individualités différentes, et surtout, des parents qui s’organisent autour de tout ça.
Comment c’était pour vous? Et pour vos enfants?
Je vous embrasse et vous souhaite un très bon dimanche, en famille ou pas ;)
Ève.
Joli billet qui nous explique ton point de vue et ce que tu as vécu ! Les Crevettes ici ont 3 ans et 4 mois d’écart ;-) (On aurait sûrement préféré moins mais la nature dicte ses lois). Notre ressenti pour le moment : elles commencent juste à jouer un peu (et je dis bien un tout petit peu ensemble) à donc 5 ans et 1 an et demi. Je ne sais pas trop ce que l’avenir nous réserve, leur réserve… de la complicité, des crêpages de chignon… Certes l’écart d’âge compte dans une relation fraternelle mais je suis persuadée que les caractères des uns et autres jouent également un rôle très important dans cette relation.
C’est fou comme 3 ans et demi ça parait énorme quand elles sont petites, et comme ça ne paraîtra rien quand elles seront adultes… Elles passeront certainement par tous les stades que tu as cités: complicité, des crêpages de chignon, et tant mieux, c’est, selon moi, en famille qu’on expérimente le mieux tous les comportements ;) Elles seront, j’en suis sûre, très proches.
En effet, je crois qu’il n’y a pas d’écart d’âge parfait, le seul écart d’âge parfait c’est lorsque les parents ressentent le désir d’avoir un autre enfant sans calculer forcément le meilleur âge. Tant qu’il y a spontanéité, il y a possibilité de créer une fratrie unie. Et puis, ce n’est pas que l’écart d’âge qui entre en ligne de compte, il y a aussi l’éducation, la vie, …. bref je me doute que vous vous ne pouviez parler de tout ;-)
Billet agréable à lire !
Oui j’ai écrit ce billet surtout pour les parents qui se mettent la pression pour « entrer dans les clous » ou qui culpabilisent de laisser un enfant unique l’être trop longtemps, ou au contraire, de ne pas avoir eu assez de temps à accorder à un enfant suite à l’arrivée précipitée d’un deuxième. L’éducation est un tout autre sujet, et je ne pourrai parler que de la mienne, alors qu’il y a autant de méthodes que de parents :)
Comme d’habitude, super article. 100% d accord avec toi, y a pas de « meilleur creneau » pour faire un enfant. Chaque experience est unique et je n’ai JAMAIS entendu quelqu’un dire que sa famille etait pourrie du fait des ecarts d’age.
J’avoue que je me suis dit ca avant de faire le 3eme, en me disant que j’avais trop attendu (7ans et 5 ans pour les 2 premiers)… Je m’attendais a une indifference des grands vs. le petit. Je m’attendais a galerer a nouveau dans les couches, la creche… Ben, c’est tout le contraire! Les 2 grands ADORENT leur petit frere (« adorer » est vraiment le mot qui convient) et pour mon mari et moi, le quotidien s’avere « too easy » !! Franchement, sans deconner, le premier change toute ta vie (en bien, evidemment, mais ne nous voilons pas la face, on en chie pour le premier!) mais les autres apres, la rendent juste plus belle!
Go for it! Have another one, and another one, and another one :-)
Billet très touchant. C’est vrai que nous, femmes, nous nous mettons parfois trop la pression concernant la famille (les hommes arrivant beaucoup plus facilement à prendre du recul). A mes yeux la fraterie fonctionne si les parents donnent l’impulsion et font le lien. A nous, parents, de créer la famille que l’on entend et à nous frères et soeurs de conserver ce lien le plus longtemps possible. J’espère que mes enfants seront unis comme je le suis avec mes soeurs!
Dans ma fratrie c’est un peu pareil.
J’ai 10 ans d’écart avec mon plus grand frère et notre relation a toujours été très forte et très fusionnelle. Il s’est beaucoup occupé de moi petite (j’ai un rapport dur avec ma mère).
Mon autre grand frère avec qui j’ai 5 ans d’écart est devenu important dans ma vie a l’âge adulte. Enfants on ne pouvait pas se blairer.
Avec le petit (de 5 ans mon cadet) on s’entendait plutôt bien enfants (mais j’ai pas souvenir d’une grande complicité, c’était le chouchou de notre mère, alors que nous avions été pas très bien traités) et maintenant que nous sommes adultes on ne se voit quasi plus et on a pas grand chose en commun.
Pour l’instant mon fiston et fils unique et je sais qu’il ne le restera pas mais je ne me prends pas la tête avec l’écart d’âge parfait. Et je ne suis pas pressée de faire le 2ème ;)
Voilà tu connais toute ma vie ! :)
Coucou, je viens voir un peu par ici et comme tu as remis cet article sur twitter je tombe dessus !
Le sujet m’intéresse fortement : mon frère et moi avons 2 ans d’écart, c’était plutôt bien.
Mes enfants ont 4 ans d’écart entre le 1er et le 2eme…. et il y aura 13 mois d’écart entre le 2eme et le 3ème.
L’idée de les habiller pareil (comme ta mère a fait) m’a traversé l’esprit… enfin je crois surtout qu’arrivé vers 3 et 4 ans, je ne vais plus savoir dans quelle armoire ranger les fringues de l’un ou de l’autre et que des échanges vont se faire… bref !
On va d’abord attendre qu’il naisse…
bonne soirée !!