Bon, je sais, vous vous en foutez un peu, mais je tenais à l’annoncer officiellement. Je vous explique quand même un peu pourquoi…
Déjà, avant d’avoir Edgar, quand je regardais les infos, je répétais au moins 10 fois des « c’est pas vraiiiii?! » « Mais quelle horreur!! » « C’est pas possible » « Ça me dégoûte putain change de chaîne » et autres expressions ponctuées d’un vocabulaire fleuri.
Depuis qu’Edgar est là, hormis le fait que je ne peux ABSOLUMENT PLUS regarder un film dans lequel il y a des scènes de violence, de surcroît si il y a un enfant dedans, ou même un film juste dans lequel on voit un enfant malheureux, je suis également incapable de regarder plus de cinq minutes les infos.
Tous ces faits divers, ces images qui défilent, toute la violence, le sordide, toutes les horreurs de ce monde, je me prends tout dans la tête, et j’ai à chaque fois l’impression de m’être faite percuter par un bus.
Non, pas un bus, un train plutôt.
Ces derniers mois, et les « fais divers » dans lesquels on a pu entendre les mots « parents » « mère » « enfant » « bébé » « mort » ont sonné le glas de ma relation avec les informations télévisées, sachant que je n’ai pas pu dormir les nuits qui ont suivi ces annonces (je ne plaisante pas), et que je ressassais tout ça la journée, en me brossant les dents, en faisant à manger, en me baladant avec mon fils, ce qui est, c’est le moins que l’on puisse dire, très très négatif.
Il faut dire que je souffre d’un énorme problème d’empathie.
Alors dit comme ça, on peut croire que c’est comme les gens à qui on demande quel est leur plus gros défaut et qui répondent « Mmmmh, j’ai envie de te dire perfectionniste » et donc que vous avez envie de taper tellement c’est énervant…
Mais non, pas taper moi, parce que je vous jure que l’empathie, quand elle est exacerbée, et invivable.
La mienne a explosée avec l’arrivée de mon fils.
Tout me fait du mal: voir un enfant qui pleure et ses parents qui ne lui prêtent pas d’attention, voir une dame âgée qui marche toute voûtée, seule, avec son cabas rempli de courses, voir les gens passer devant un sdf sans même un regard, un gamin qui a un handicap, un chien maigre qui a l’air abandonné, mon fils qui tend un truc à son papa alors que ce dernier ne le regarde pas, bref, toutes les choses de la vie, qui certes ne sont gaies pour personnes, moi ça peut me traumatiser et je peux facilement passer une journée et une nuit entière à penser à un truc que j’ai vu le matin, et dont la majorité des gens se serait foutu.
Donc, faute d’avoir les épaules pour supporter ce qui est, pour moi, insupportable, et afin de me préserver un peu, et surtout de préserver Edgar d’un excès de sensibilité que je pourrais éventuellement lui transmettre, j’ai décidé solennellement d’arrêter de regarder le JT.
D’arrêter aussi quand j’entends une nouvelle sordide qui concerne un enfant, d’aller chercher des détails sur internet, un truc qui me permettrait de comprendre, de justifier, d’expliquer.
Je n’ai jamais trouvé, donc c’est fini.
Alors certes, on peut me dire que c’est un peu la politique de l’autruche, mais l’actualité viendra à moi d’une autre manière, par mon entourage, par la presse, par google actualités en excluant la recherche « faits divers », etc etc…
Je suis la seule à en être là? Rassurez-moi!
Je vous embrasse et pour la peine, je vais regarder un petit épisode de Friends…
virginie dit
Pareil pour moi ma grande, plus de JT depuis la naissance de mes enfants (j’étais déjà hyper réactive, mais depuis je fais un choc anaphylactique à chaque info concernant les enfants).
Je te rejoins à fond sur cet article et depuis que m’a télé reste éteinte, je savoure la joie de vivre l’instant présent avec mes enfants sans porter la détresse du monde que nous renvois les JT …Comme si la vie des hommes de se résumée qu’a ça !
Je trouve regrettable que le choix éditorial des infos ne se concentre que sur la peur, le sensationnel, le morbide…renforçant ainsi le sentiment que l’autre n’est qu’un ennemi potentiel, qui tôt ou tard cherchera à nous nuire et que tout n’est que violence…
perso je vois pas l’intérêt, et je me dis que regarder ne changera rien à la face du monde, par contre s’abstenir permet d’appréhender la vie tel qu’elle se présente et non via cette vision tronquée et malsaine que l’on nous matraque à longueur de journée.
Certain penseront peut-être que c’est égoïste, alors que c’est tout le contraire, ça permet de conserver un altruisme objectif (sans être un bisounours…) et de rechercher la bonté de ce monde plutôt que de se focaliser sur ce qu’il a de plus pourri… mais ce serait intéressant de voir ce que ça donnerai, si tout le monde participer au boycott… ;-) Bisous à toi et ton petit gars.