Bonjour!
Tout d’abord, merci à vous tous, amis, famille, connaissances, lecteurs, copains des réseaux sociaux, pour tous vos gentils messages à l’attention d’Edgar pour son anniversaire, ça m’a beaucoup touchée et dès qu’Edgar aura un Iphone, il vous répondra lui-même.
Pour l’instant, il m’a chargée de vous dire: « BAba Bababa gnagna baboum pinpon », ce qui doit vouloir dire « Merci vous êtes trop chou », j’imagine…
Un an, c’est une sacrée étape, et ça mérite bien un petit bilan, non?
Déjà, au premier anniversaire, je pense ne pas être la seule à avoir passé la journée à m’être dit: « Il y a un an, à cette heure-ci, je… ».
Donc moi j’ai passée toute la journée, les 5 et 6 juin, à me remémorer la situation dans laquelle j’étais l’année dernière.
Ça donnait ça:
Le 5 juin, à 18h, en buvant l’apéro:
« Ah tiens, l’année dernière là je perdais les eaux à la maison pendant que B. sortait Jack (notre bouledogue anglais) et parlait boulot au téléphone ». Je suis sortie de l’immeuble, trempée, retrouvé B. sur le trottoir et lui ai dit: « Chériiiii (c’est pas vrai je l’appelle jamais chéri) Excuse-moi de te déranger mais je pense qu’il faudrait que tu raccroches et que tu remontes Jack… ».
à 20h, en train de coucher Edgar:
« Tu vois mon amour, il y a un an, maman se faisait ausculter à la maternité après avoir inondé la salle d’attente »
à minuit, au moment d’aller au lit:
« Ah bein là je montais pour me faire poser la péridurale, après avoir roulé des fesses pendant deux heures sur le ballon et insulté B. 157 fois tellement les contractions me faisaient mal » (Oui, à un moment j’ai cru que je pourrais accoucher sans péridurale).
à 5h du mat’, je me réveille:
« E. ne voulait pas descendre, à cette heure-ci j’attendais, encore et encore, et son petit coeur ralentissait, tout le monde était fatigué, dedans et dehors ».
à 6h14, le 6 juin, j’étais levée, en préparant mon café:
« Ah bein tiens là mon bébé était né! non sans mal, et on me l’a enlevé tout de suite, parce qu’il respirait mal (rapport au fait qu’ils l’ont laissé à moitié se noyer là-dedans au lieu de faire une césarienne) »
à 8h30, je bois mon troisième café, je tweete tranquillou, Edgar joue à côté de moi:
« Tu vois, à cette heure-ci, je t’ai enfin eu dans mes bras, après deux heures d’attente interminables sans te voir ni te toucher, à pleurer pendant que l’obstétricien s’affairait à réparer maman, avec ton papa qui me montrait des vidéos de toi dans ta couveuse, ce qui était encore pire »
Alors je ne sais pas comment c’est pour vous, mais non, je ne suis pas nostalgique, car je fais partie de ces femmes qui n’ont pas aimé du tout leur accouchement, qui pleurent en regardant BabyBoom, pas parce qu’elles trouvent ça magnifique, mais parce qu’elles culpabilisent d’avoir échoué à rendre ce moment magique, alors qu’il est unique, qui aimeraient revenir en arrière et tout recommencer, qui ne veulent pas d’autre enfant mais veulent accoucher de nouveau juste pour vivre ce que vivent ces mamans qui gardent un souvenir ému de la venue au monde de leur enfant, qui ont pleuré de joie et dont les sage-femmes étaient géniales (ce qui n’a pas été du tout mon cas).
Moi j’ai pleuré, tout court.
J’ai eu peur pour Edgar, j’ai souffert, il a souffert, on me l’a enlevé, comme si j’étais punie, j’ai rejoué la scène un milliard de fois dans ma tête, pendant tout ce temps où je ne l’ai pas eu, pour voir tout ce que je n’avais pas bien fait, tout ce que l’équipe soignante n’avait pas bien fait, j’ai eu bien le temps de tout remuer, les hormones aidant bien à la chose, pour être encore plus amère.
Et puis, là, elles sont entrées, elles t’ont posé sur moi, contre mon sein, tu étais là.
J’ai arrêté de pleurer tout court.
J’ai commencé, enfin, à pleurer de joie.
Crevette d'ODouce dit
Belle rétrospective ! Tu sais, je n’ai pas « aimé » mes accouchements non plus mais qu’est ce qu’il est bon de se les remémorer ;-).
Ton récit n’en est pourtant pas moins agréable à lire.
Bises
Noush dit
t’as été une guerrière courageuse, ça fait des mamans top ! pense juste à ça et bravo pour ta resistance
Rose Grenouille dit
Je découvre ton blog et je me rends compte que nos petits bouts ont quasi le même âge (ma grenouille est du 10 juin).
L’accouchement est un moment d’angoisse, de douleur et d’impatience où toutes les émotions se mélange et ce que je souhaite retenir du mien (surtout pour si on ne veut pas fermer la porte à un bébé deuz) c’est le moment magique de la rencontre. C’est dommage que pour toi ce moment là soit un peu gâché…
Bonne journée à toi