Bonjour mes chéris!
Aujourd’hui, j’avais envie d’avoir votre avis sur un concept qui me tient à coeur, et qui semble devenir à la mode ces dernières années, j’ai nommé, la reconversion professionnelle.
Récemment, j’ai un copain qui était biologiste marin (non mais biologiste marin quoi, rien que l’intitulé ça impressionne), avec les études que ça sous-entend, la passion aussi, parce que ça fait quand même partie de ces métiers qui partent d’un réel intérêt pour quelque chose (ici, la mer)(ou les algues)(ou les bigorneaux)(enfin je comprends pas trop ce que c’est comme boulot donc je sais pas en fait), et bien figurez-vous que le mec, un jour, il a arrêté, il a fait un an de formation, et là, bein il est boucher.
Non mais BOUCHER. Le mec.
C’est à dire il y a un moment où il a craqué, il a eu une révélation et il s’est dit « Mon Dieu, mais moi mon truc c’est pas les poissons en fait, c’est le boeuf! ».
Et il est super heureux.
Du coup, je me suis intéressée au sujet et je me rend compte que nombre d’entre nous ont sauté le pas, avec plus ou moins de réussite, mais souvent pour le mieux. Il y a de tout, du commercial qui devient prof, le mec qui bossait dans la pub et qui devient boulanger, le directeur des ventes qui devient viticulteur, et je vous passe le nombre incalculable de personnes qui ont tout arrêté pour ouvrir une maison d’hôtes!
Quoi qu’il en soit, on voit que l’artisanat, qui était la hantise de nos parents lorsque l’on commençait à faire des choix professionnel au collège (en tout cas chez moi), longtemps sous-considéré, connaît un essor nouveau, et bien mérité.
En ce qui me concerne, j’ai une fascination presque maladive pour le renouveau, c’est pour cela que ce sujet m’intéresse tant.
Changer de métier, déménager, se faire de nouveaux amis, apprendre une nouvelle langues, vivre à l’étranger, tout cela me rend euphorique et je vous souhaite d’avoir la possibilité, et surtout la motivation, de le vivre.
Je souhaite à tout le monde de ne pas se laisser enfermer dans des cases, de se sentir capable de toucher à tout, et de rencontrer ces personnes, rares, qui vous permettent de continuer d’explorer.
J’ai décidé, du coup, de vous parler un peu de mon parcours (et puis comme ça on se connaîtra mieux, c’est cool non?).
Comme ce dernier est un peu chaotique et long, je fais ça en deux partie, ça vous va?
La reconversion, Part 1: La province
Après avoir passé 15 années dans la même école privée, mon bac en poche, j’ai commencé par un DEUG de Langues à la fac de lettres d’Aix en Provence, j’ai adoré vivre là-bas.
Ceci dit, forcée de reconnaître que je n’avais ABSOLUMENT PAS envie d’être prof, et que je n’étais pas faite pour la fac (trop de libertés), je me suis rendue à l’évidence, et poussée par ma maman (têtue), j’ai ensuite passé un concours d’entrée pour une école d’Arts Appliqué (graphisme), que j’ai eu, et hop! c’était parti pour trois ans d’études artistiques, aussi passionnantes qu’épuisantes.
Ah oui, je dois quand même vous dire que ma passion à moi, depuis petite, c’était le dessin.
Le week end, je bossais à la boîte de nuit du casino de Bandol (le casino avec les machines à sous hein, pas la superette), et c’était, comment dire, instructif… Ma patronne ressemblait à une vieille Madame Claude, haut en lurex imprimé léopard, Rolex or et diams (fausse), mâchage de chewing-gum bovine style, elle disait à tous les clients que j’étais célibataire pour qu’ils restent consommer au bar. La claclaclasse, quoi…
Bref, sortie de cette école diplômée, comme je voulais travailler vite (des sous des sous!), j’accepte un poste de commerciale itinérante dans une boîte qui vendait du textile publicitaire (des tee-shirts, sweats, vestes à sérigraphier, vous voyez le truc…). Rien à voir avec le graphisme, donc.
Et là, pendant 6 mois, me voilà à arpenter toute la moitié est de la France (oui oui, de Metz à Nice), avec ma Peugeot de fonction, parfois à dormir dans la voiture sur les parkings des aires d’autoroute entre deux poids-lourds parce que tous les hôtels étaient complets, à supporter les patrons de boîtes que je démarchais et qui était souvent très, mais alors trèèèèèèès lourds.
Et puis un jour, après une tournée commerciale dans les Hautes Alpes en plein hiver, à conduire sous la neige, dont une nuit à dormir dans la voiture, allumée pour avoir du chauffage, j’arrête net.
Je fais mon sac, je charge à mort ma petite Fiat 500 (celle qui ressemble à un pot de yaourt), je nous mets toutes les deux sur un Ferry et on part en Italie, dans la ville où j’ai mes amis depuis le lycée (rapport au fait que mon correspondant est devenu un de mes meilleurs amis).
J’arrive en Italie, prête à en découdre, je ne suis que joie, avec mon book sous le bras, mes crayons, tout ça…
Je squatte chez un ami (enfin, chez ses parents plutôt, adorables), ils avaient encore internet à la minute, vous voyez, le truc qui faisait un bruit comme le minitel à la connexion. La grosse galère, quoi. Je me connectais en douce, la nuit, parce que sinon ils pouvaient pas téléphoner et en plus ça coûtait un bras.
Trois mois après, me revoilà sur le Ferry, « Allez ma cacahuète (c’était le ptit nom de ma voiture) on rentre, c’est la crise ici! ».
Oui, parce que débarquer en Italie pour trouver du boulot dans le graphisme, si on habite pas à Rome ou à Milan, c’est compliqué. Et chez mes amis, c’est chouette, mais c’est clairement le trou du lulu du monde…
À mon retour, je trouve un poste dans une mairie du sud au service communication, j’écris des articles pour le journal de la ville, je fais le graphisme des affiches pour les évènements.
Je garde de cette période le souvenir ému du jour où l’on m’a chargé de faire l’affiche de « La Foire à L’ail, à l’oignon et au boudin » (si si, ça existe), évènement de classe internationale avec en guest star Maïté (vous vous souvenez de Maïté j’espère, celle qui fracasse des anguilles avec un mortier en bois)(pour les nostalgiques, c’est cadeau, la vidéo de ce moment magique est ici), jusqu’à un jour où, pareil, j’ai la bougeotte, je démissionne, je fais mon sac (encore)(« Mais pourquoi défais-tu ton sac, Ève? » avez-vous envie de me demander), je prends mon book (encore) et hop! (oui, encore) direction PARIS!! Mais en train cette fois-ci, mon pot de yaourt ayant rendu l’âme (snif).
Et là, les amis, Paris c’est le début d’une nouvelle vie, mais je vous la raconterai dans le prochain billet (musique de suspense)…
Et vous, vous avez la bougeotte? Racontez-moi!
Bisous et à très vite
Ève
LudiM dit
Je ne commente pas souvent, mais là ton billet me parle particulièrement!
J’ai un peu la même philosophie de vie: si ce qu’on fait ne nous plaît pas, changeons!!!
Du coup, j’ai une thèse en physiologie des activité physiques (en vrai, le nom est plus compliqué, mais c’est comme ton copain biologiste marin, ça fait peur quand on détaille les choses…), et aujourd’hui, je viens de créer ma boîte. Ce n’est qu’une demi-reconversion puisque je propose de la remise en forme pour les mamans (donc toujours dans le domaine du sport), mais passer d’un labo de recherche à entrepreneur, c’est pas commun…
Hâte de connaître la suite de ton parcours!
Ève Lagrenée dit
Merci pour ton témoignage! Effectivement ça a l’air technique ton truc là ;) N’hésite pas à mettre un lien vers ton site!
LudiM dit
Merci :-) Le site, c’est Mam’an Forme (http://mamanforme.com), d’ailleurs si tu veux tester avec Edgar ;-)
Gael dit
une fois de plus je ris comme un couillon devant mon ecran en te lisant. Je repense a tous ces moments: ta patrone du casino qui te disait qu’elle ne t’aurait pas embauche si elle avait su que tu etais inteligente, ta cacahouette verte qui en a fait des km rip, ton boulo de commerciale quand tu venais me voir a marseille et qu’on observait les clients des prostitues en bas de chez moi. Il me tarde de lire la suite des aventures parisiennes!!!
Sophie dit
La suite, la suite, la suite! :)
Cecile dit
Le billet est rigolo, mais à sa lecture me viennent deux constats, un peu tristes…je crois que je vais plomber l’ambiance :
– et de un, les gens qui changent de vie n’ont pas grand chose à perdre….parce que leur vie est désespérément loin du quart de la moitié de ce qu’ils avaient envisagé ( genre une mère maquerelle et des clients libidineux pour compagnie ? ), qu’ils sont encore jeunes et insouciants ( pas de mômes, pas d’attaches…)
– et de deux, les gens qui changent de vie parce qu’ils en ont les moyens ( moi aussi, si j’avais été trader, je crois que je plaquerais bien tout pour ouvrir une chambre d’hôtes dans le Luberon designée par Starck, histoire de revenir aux vraies valeurs)
Mais bon, trêve de plaisanterie, je vais aller bosser demain ( si si, le même job depuis 20 ans) alors au dodo ( je vais rêver que je me reconvertie en spationaute …)
Routinement votre